Étreinte

Pierre Igot, février 1996

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J’ai la tête prise

Par une main qui la serre
De toutes les forces
D’une tension que je ne peux pas tenir

Mais je ne peux pas non plus abandonner
J’ai l’instinct dur de survivre
Inscrit dans mes os les plus bêtes
Je résiste au-delà de toute signification
De toute bataille

Alors je n’ai que la force inscrite
De me taire et d’attendre
Au plus haut mal c’est la bête
Abrutie qui se sauve
Les circonvolutions mentales n’ont plus droit qu’à leur chance
Et la mémoire claire aux fragments d’essence
Consentis par la lueur faible
Des sens faibles, ankylosés
Ecartés

Il n’y a rien de beau dans ce combat
Rien qui mérite la noblesse des obstacles écrits
Rien qui explique qu’on survive

Rien qui donne sens au temps d’y revoir
Défiler la fièvre
Des limites de la chambre brune

Jusqu’à nouvel ordre
J’ai le temps d’une étreinte
Et l’espace joint par sa discorde
D’avaler mes plaintes

Avant la fin je serai mort
D’avoir su finir
D’achever mes ombres

Avant la fin je serai corps


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