Cryoconservation : la famille Martinot déboutée
testament. Le Conseil d'État a infligé un nouveau désaveu à un habitant du Maine-et-Loire qui souhaite faire légaliser la congélation comme mode de sépulture, afin de maintenir ses parents dans les caissons à – 65° où ils sont conservés depuis leur décès.
Le combat de la famille Martinot a débuté il y a plus de 20 ans. En
1984, le docteur Raymond Martinot, passionné de cryoconservation,
congèle sa compagne décédée, tablant sur un retour possible à la vie
grâce aux progrès de la science.
En 2002, Rémy Martinot exauce les dernières volontés de son père, en plaçant son corps dans un autre caisson réfrigéré.
Débute alors une complexe bataille judiciaire jusqu'au Conseil d'État,
pour faire accepter ce mode de sépulture alors que la législation n'en
autorise que deux, l'inhumation et la crémation. L'avocat de la
famille, Me Alain Fouquet, s'appuie notamment sur une loi de 1887 disposant que «tout majeur peut régler les conditions de ses funérailles et le mode de sa sépulture».
Dans son arrêt rendu vendredi, le Conseil d'État reconnaît que le choix
du mode de sépulture est lié à la vie privée. Mais ce choix «peut faire l'objet de restrictions, notamment dans l'intérêt de l'ordre et de la santé publique», ajoute la haute juridiction. Décidé à se battre jusqu'au bout par «respect de la parole donnée» à son père, Rémy Martinot prévoit de saisir la Cour européenne des droits de l'homme.