Jean Figerou, octobre 2002
Adresse originale : http://editions-hache.com/figerou/figerou1.html
Éditions Hache : http://editions-hache.com/
C’était un jeudi. Il en était heureux. Le jeudi porte bonheur. Ce n’est pas qu’il soit superstitieux. Mais c’est tout comme. Le jour était clair et il était jeudi, il aimait. Deux chances de réussir, c’était bon, excellent même. Il l’avait rencontrée un jeudi. Elle l’avait reconnu un jeudi et elle l’avait connu au sens biblique du terme, également un jeudi. Le jeudi est son chiffre et sa mascotte. Le chiffre de leur bonheur-malheur. Elle l’avait aimé de chair mais surtout d’âme un jeudi. Il s’en rappelle à le toucher ce jour. C’était un soir matin. Un soir si clair qu’il jouait le matin. Le ciel était ballet de vent et l’allée qui accédait au plaisir était sans fin, sans fin, sans fin. Comme s’il portait l’air en écho. Le lieu noir d’arbres jouait les trompettes de la renommée mais en épais silence, en épais silence. À l’entrée du lieu piquaient cinq buis, qui écrivaient jeudi aussi. D’une certaine manière jeudi n’est-t-il pas bâti de cinq lettres ? Le ciel était pointu. L’allée n’en finissait pas, n’en finissait pas. Elle n’en finissait pas d’en finir. Elle était noire d’arbres noirs. C’était son ton. Il leva les yeux ce jeudi-là et fut assailli par un paysage de perspective. Le parc était immense, le château était immense. On ne le voyait pas mais on le devinait. Heureusement que l’on était jeudi, il avait toutes ses chances. Il avait bien fait d’élire ce jour. L’histoire lui prouvait dans cette histoire que le jeudi lui était extra favorable. Que ce jour-là tressait en bien son histoire d’amour avant qu’elle ne soit notoire. Voilà il fallait tout faire un jeudi. Ne la rencontrer et ne la baiser que le jeudi s’il voulait que ça marche, avant que leur lien ne soit notoire. Après quoi il faudrait passer au vendredi, il le savait d’instinct et de sexe. Il pensait beaucoup par son sexe ou plutôt son sexe pensait beaucoup pour lui. Il n’y avait même que lui qui pensait dans son corps à tout prendre.
Il avançait, il avançait sous toute une allée d’ifs brandis de ciel. Égratignure verte dans la nacre du ciel. Il avançait comme l’on croît. Cette allée d’ifs dressés s’est gravée en sa tête. Il ne sait pas pourquoi, mais c’est sa marque, la marque de son amour. Au-dessus les nuages tapissaient l’inutile. Et il arrive au tournant du jour au château au détour de l’allée célébrée de pelouses. Le temps est large. L’heure légèrement plurielle, le soir profond. Un château immense, un château intense, il n’en avait jamais vu de sa vie si grand. Il était si copieux qu’il pouvait faire tempête dans une chambre et canicule dans une autre. Au détour d’un couloir on pouvait passer d’un froid polaire à l’enfer du désert le plus aride d’eau, grillé de soleil. Avec toutes les saisons et les climats intermédiaires de la planète du crachin anglais au grésillé de cigales du Maghreb. Tous les climats de la terre se conjuguaient en ce château. Il est si vaste qu’il crée son propre climat, avec dépression et anticyclone tournants tournoyants. Il arrivait même au cur de l’été que l’aile sud du château à sa jonction nord crée des cyclones torrides, typhons qui castraient toute une aile du château en ruine. Des ouragans déflagrants qui catapultaient la tourmente et l’inondation dans les lieux en folie. Vraiment étrange ce château. Il avait assisté à une des ces tornades. Il en avait encore la peur gravée au ventre en haut-le-cur, encore. Rien que le souvenir le givrait. Il était tamponné à vie. Hallucinant quand même un château qui recréait à sa manière et à son plaisir, tous les climats de la terre. Il se faisait l’amour au temps comme d’autres se gâchent le tempérament de tourments.
C’était jeudi mais il faisait un climat de vendredi. Il vérifia sur son agenda. On était bien jeudi. Le jour de l’amour. Enfin le jour de l’amour pour ce corps. Ce corps qu’il s’était offert et qu’elle lui avait offert de toute sa chair. Oui, elle s’offrait énorme d’amour, obèse mappemonde des saisons des jours. Elle l’envoûtait. Il l’appelait d’ailleurs jeudi. Elle avait un nom et un prénom mais il l’avait baptisée jeudi. Ce n’était pas pour lui plaire, ni pour lui déplaire d’ailleurs. Elle s’en arrangeait. Ou plutôt elle jouait les indifférentes pour ne pas lui déplaire, mais elle n’appréciait pas. Avoir un prénom de jour de semaine c’est être dominée et meurtrie jusque dans son nom et sa langue. C’est n’être que fille du temps et n’avoir aucun espace. C’est être domestique. Et elle, elle, en son corps ravagé par lui, elle était sa domestique, son esclave de baise. Elle n’était que son jour de vacance, pas sa vraie viande d’amour.
Il avançait à grands pas les jambes chahutées de feuilles et de flaques après avoir connu le torride de l’air vibré de chaleur le long de la pelouse du redan sud. L’air gelait sous ses pas. Il saisit le hall. Un vent dru s’engouffre dans ses yeux. Le hall est magnifique, à s’y perdre. Si grand que l’on aurait pu y entrer trois gares à la fois, Montparnasse, Lyon et Saint-Lazare et une autre en sus à prendre entre Gare du Nord et Gare de l’Est. Trois gares avec tous leurs trains, leurs aiguillages et leurs voies. Et leurs dépendances.
Le jour était ouvert mais il faisait trop froid pour s’ouvrir. Il grimpe en courant les escaliers. Ils font plus de trois cent mètres de haut. La chaleur de son corps le saisit sous l’effort. Il est en suées. Il montait, il montait, il n’en finissait pas de monter. Puis tourne à droite et à gauche, à droite et à gauche. Il adore la symétrie. C’est comme ça qu’il l’avait rencontrée par hasard. Il avait pris l’escalier un jeudi comme on prend un virage en virée. Puis il était monté, monté. Il avait tourné à droite, à gauche, à droite et à gauche. Il s’était trouvé devant une porte, l’avait ouverte. Elle était là énorme, offerte, ouverte, nue, au plein du lit comme une offrande.
Il n’en finit pas d’avaler l’escalier. Se rappeler. Ne rien oublier. Aucune marche, aucune pièce, aucun couloir, aucun escalier et continuer. Et surtout ne pas se tromper pour la retrouver toujours aussi nue d’amour. Au même lieu dans la même position, soumise, comme elle lui avait promis, comme il l’avait exigé. Le cur battu il se tient épuisé devant la porte attendant de reprendre son souffle. Ne pas l’avertir. La prendre par surprise pour être bien sûr qu’elle tiendra la position, sûr. Au premier soupçon il faudra la fouetter. Elle devait être congelée. Il adorait. Elle tremblait pour lui, pour son plaisir grumelée en chair de poule à s’enlaidir. Il en était tout ravi. Le temps passe. Il est couleur de gel. La dénuder, la dénuder. La transe. Connaître la transe. Lentement, suavement il tourne doucement le bouton de porte. Lentement il tourne et pousse à l’entrebâiller au plus délicat du geste. Elle ne s’est aperçu de rien. Il est le maître. Le temps était arrêt. Sa verge était verre.
Il entra dans une pièce d’hiver, une pièce où l’hiver se tient en permanence, une pièce qui rejetait irrémédiablement la canicule. Erreur. Elle était absente, elle était absence. Il s’était trompé. Il avait avalé un couloir de trop. Vite, vite ne pas attendre. Revenir sur ses pas. Ravaler un couloir. Reprendre…Vite, vite. Ne pas être en retard. Surtout. Ne pas casser le sortilège. Retrouver le lieu. Encore à droite. Oui c’est là. Sûr ! Sûr ! Si sûr ! Il n’y a pas de doute. Le doute n’est pas permis. Il prolonge son parcours, gobe un long couloir tout tapissé de courbes et se fait avaler le pas. Il courait comme s’il était en détresse d’amour. Il n’en finissait pas de courir et de manger l’espace pour être près d’elle plus tôt, plus vite. Il n’en pouvait plus de l’attendre sa montagne, sa méduse des forêts des algues, sa…Oui !
La révélation. Le temps est blond et noir. Comme elle la noire d’amour, la noire de noir. Il entre. Il entre comme on pénètre. Elle est debout devant le lit, debout à contre-jour, debout de dos à sa demande. Il est ravi. Elle a tout compris. Elle a obéi. Parfait. Parfaite. Le temps est long. La prendre, la pénétrer. Non prolonger le plaisir. Ne pas la voir. Lui défendre de se retourner, elle l’a compris, elle l’a senti. La pièce est frigidaire. Le froid n’arrête pas de l’enlacer et elle qui congèle depuis une heure et demie à sa demande. Il est enchanté.
Elle mange toute la fenêtre au contraire du jour. Elle est si large. Elle est si copieuse. Elle est énorme. Magnifique de chair et somptueuse de graisse. Elle ne sait pas. Elle ne s’est pas retournée mais elle sait inconsciemment. Il est là. Elle ne l’a pas entendu. Il ne s’est pas autorisé le moindre bruit. Mais elle le sent. Il est là. Elle renifle au plus tremblé de sa chair. Elle se dévêt. Elle est gelée. Elle ôte sa chemise. Il est là, elle le sait, elle le sent. Elle se donne. Lui offre sa nudité habillée. Elle en tremble de bonheur et de dépit. Si jamais il n’était pas là. Si jamais ce n’était pas lui. Elle en tremble de honte.
Longuement, suavement, tendrement, de dos, elle déboutonne son chemisier, encore, que cela dure, qu’elle gèle, qu’elle congèle pour son bonheur. Elle se dénude du haut, en cérémonie. Cela dure. Elle est si large et si émue d’amour, toute frétillée de désir, d’être surprise et vue sans voir, sans toucher, juste caressée des yeux qui la dénudent. Elle se dégrafe, tombe la brassière et ses deux calebasses de seins avachis qui mangent la fenêtre. Ses deux grosses mamelles obèses d’elles-mêmes jusqu’au dégoût. Elle mériterait d’être giflée pour se permettre de porter le sein aussi gras, aussi flasque en citrouille. Il faudrait lui faire des ponctions et le battre pour l’affermir. Araser toute sa poitrine de vioque à coups de battes qu’elle prenne forme.
Le temps est blond et long. L’heure comme un duvet. L’air un jet de soie. Elle baisse sa culotte, elle baisse sa culotte. Je suis montagne de désir, tordu de fiel d’amour. Elle baisse sa culotte à m’ensevelir de bonheur. Lentement elle affale culotte comme une reine, large clipper d’amour, gabare des lits. La fesse infinie de plis et de rondeurs qui n’en finit pas de glouglouter l’amour. Il ne peut plus tenir. Il n’en peut plus de la regarder. Il lit du plaisir dans ce cul, du plaisir à l’infini, du plaisir à mourir. Oh ! D’un coup il la cloue sur sa verge à gémir, à briser les reins. Il trempe sa queue dans son cul à violence. Elle est énorme. A chaque coup de sa queue il croit engendrer une montagne, magnifique. A mesure qu’il l’encule, il pénètre la montagne. Il pénètre dans son ventre. Il la fait. Il engendre une montagne. Et le froid fou qui les saisit à le découper d’arêtes à saigner en boucherie. Elle le ravage.
Mmmm ! Mmmmh ! Elle respire du cul. Elle respire de cul. Elle respire comme la mer, de la marée de ses fesses. Son cul monte et descend en séisme. Elle est la marée de l’amour. Elle lève le désir de ses fesses, le respire à l’infini. Oh ! Respirer au rythme du monde dans son cul, en son cul qui m’attitre comme diamant. Sa face de lune est le masque de l’amour. Je suis sorcier. Je danse, danse en folie devant son cul mon idole de lucre. Elle est sorcière. Elle mêle toutes ses eaux la négresse de baise pour m’ensorceler d’amour, m’ensorceler de son cul Vaudou. Veux donc. Elle me vêle. Veau doux. La lécher, la lécher. Lécher son cul à m’épuiser. Et respirer le monde dans ses eaux. Respirer la mer le souffle de la mer au souffle de ses fesses. Elle refait le monde à chaque souffle de ses fesses qui montent et qui descendent d’amour sous le plaisir comme une gorge pâmée de caresses. Elle est la mer. Lève, lève la fesse, baisse, baisse, la fesse, en délire, en folie de baise. La marée n’en finit pas de monter dans son corps. Elle est morte d’amour mais de vives eaux. Elle me rend fou. Elle est l’amour de la mer et tout son cul comme grosse houle me livre le bonheur, m’enlise de jouissance. Je m’asphyxie sous ses gras. La battre, la battre pour faire monter la crème entre ses fesses, la battre pour lui faire mal, pour le plaisir, le plaisir infini de massacrer en aimant. Il faut toujours un peu de haine pour mettre du sel dans l’amour, lui donner relief et un peu de violence et de sang pour qu’il s’accouche piment. Un peu de victime, un peu bourreau pour que la palette du bonheur soit totale. La fouiller en parcourant tout l’éventail du plaisir.
Il va à son cul comme on va à la grotte. Il est le chapelain de ses fesses, le capucin de son cul, le paroissien de son séant d’amour. Il en a honte mais il l’adore. Il l’aime fessue dodue, viandée, profuse du cul, charnue de courbes au gras de la hanche et toute distendue de chair jusqu’à la honte. Comme ça il peut la battre. Il a le droit de la battre pour lui reprocher d’être aussi moche, de s’avilir à l’aimer, de l’avilir. Rien que par son regard, rien que de le toucher. Elle est comme une pustule. Elle lui fait horreur. Mais il est amoureux de cette horreur même qui le mine de l’intérieur, qui le mine jusque dans sa verge et dans la même caresse fasciné par ce cul profus ravagé de ses gras comme une montagne écossée par ses grumeaux de ravine. Son cul délectation des verges. La prendre à trois si on osait. Elle est assez large. Elle est plus vaste que la terre. La prendre à trois pour l’engrosser triplés. Trois bittes jumelles qui n’en finissent pas d’engrosser son cul.
Dehors, dehors, la lumière est malade, elle vomit le ciel. Une lumière de fin d’été grisé qui ne veut pas tout à fait mourir. Un ciel à peindre comme son corps d’amour. Mais la musique de son corps joue juste. Elle vibre de jouissance en rythme de butées, haletée de gémissures. Elle se pousse du cul la fesse onctueuse. Femme énorme et matrone de coucherie à l’étal de son cul à l’étalage des rondes de ses croupes. Attendre, attendre. La laisser respirer. Qu’elle reprenne son souffle et un peu de son corps, qu’elle exhale sa peine et sa déchéance avant de la reprendre à mort piquée à ma bitte. Elle bafoue l’honneur et chie sur la vergogne. Sept hirondelles clouent le ciel. Elle a la fesse multiple et cumulée. Laisser retomber un peu la marée avant de lâcher la chasse, de la déchirer de bonheur. Qu’elle rassemble ses chairs et se reprenne dans ses viandes. Elle est toute dispersée de caresses, débraillée de seins. Elle souffle, elle souffle. Elle crache le rythme du monde. Peu à peu elle reprend son souffle avant de s’éclater en tornade, de se déchiqueter de verges torturée à la curée. Elle respire au rythme du ventre de la terre, allaitée de ravissements. Elle. Il a la dent du crime, elle est chair outrée de victime.
Oh un cul comme un petit minois ! Il n’avait jamais vu. Rubicond comme une chatte d’amour. Un cul de soubrette, un cul que l’on baise comme un gâteau. Des fesses si belles qu’elles paraissaient toutes neuves, toutes jeunes, comme si elles venaient de naître, qu’elles n’avaient jamais servi. Elles appelaient le viol. Le viol direct. Le viol sans délai. Si neuves, si tremblées qu’il n’y avait pas à les délier. Elles étaient ouvertes et curieuses, découvraient pour la première fois le monde. Elles avaient un regard de caresse et un rythme de locomotive essoufflée d’amour, obèses de baisers déjà, rouges de bonheur avant même l’emploi. Oh ! Le pantalon obèse de ses fesses et sa petite culotte descendant encore ensemble comme enlacés d’amour, qui descend. Oh ! La raie de ses fesses qui retient un peu du linge. Un peu de soie entre les deux fesses en fin. Rien que ce geste. Rien que ce petit carré de tissu en sucre, c’est à fondre d’amour, à hurler de désir. Et ses deux grosses fesses qui s’offrent en lisière de culotte. Un miracle mystère. Sa queue n’en finit pas de hurler de désir. Elle est glacée. Elle en a la chair zébrée d’engelures, toute chair de poule. On ne sait si elle tremble d’amour ou de froid. Il adore. Il fait si froid au château à geler l’amour.
Tchoum a tchack, tchoum atchack, tchoum ! C’est ça qu’il voulait, la dénuder d’amour, mais en rythme et en rime. Oui. Tchoum a tchack ! Tchoum a tchack ! En rythme.
C’est un rite entre nous. Elle s’ouvre et je la prends. Elle s’ouvre par le cul. Elle baisse culotte d’abord et de cul. Comme on s’agenouille. Et moi je mire et je prie dans son cul. Son cul. Mon Dieu.
Elle est de dos. J’entre. Et je la pénètre. Elle s’ouvre sans qu’elle ne me voie, elle tente sa chance chaque fois et frissonne rien qu’à l’idée de l’erreur, rien que de penser que ce soit un autre qui la prenne, un autre qui la traîne sur sa queue et la saccage en chienne qu’elle est tant elle est grasse de chair et de bonheur. Et offre un peu plus son cul. Elle tremble sous le boutoir. Oh ce petit cul ! Un bijou, un diamant que l’orbite de ses fesses. Un cul de minette mais qui aurait épousé une baleine dans ses viandes.
Son joli petit minois du bas à croquer et gambader dans ses fesses, entre ses fesses, en anguilles, s’ingurgiter. Voir le cul de ma ronde, suffit pour mon plaisir, m’arc-boute de bonheur. Je n’en peux plus. Il s’arase de désir, traversé d’ouragans. Elle a un cul démon. Oh Dieu ! Chaque fois qu’il voit le cul d’une femme se dénuder, il n’en peut plus. Il flambe de désir, en frénésie, en malade. Il s’insurge de plaisir.
Son cul mappemonde. Son cul est une grosse sucette obèse de ses sucs. La sucer, la sucer, la sucer, la laurer pour tailler son cul en pointe et la baiser de sa lance comme on perfore. Il est en feu. Se contenir, se contenir, ne pas éclater. La sucer et la sucer encore et encore. Qu’elle hurle. Qu’elle gicle de sa chair. Qu’elle ruisselle et soupire de bonheur à hurler de honte. Elle est la pute d’excellence. La sucer encore jusqu’à la ravager de bonheur, l’écorcher de ravissement. L’engloutir de ses sels, dans son sperme, de sa queue, de ses lèvres, de son corps en arc-en-ciel.
Je suis enfant de joie et de colère sous son corps enseveli d’amour. Je suis plus jeune à la sucer de queue, à la sucer à la raie de son cul, au cur de sa fente, au pourtour de son trou que je felle, que je suce. Je suis son enfant de la sucer à la démesurer crapuleuse de volupté et orgiaque de ses formes si frelatées de cul.
Elle est pucelle de beauté, elle est si grosse, si laide de flasque et jetée de corpulence. Son cul n’est qu’un masque avorté de plis. Elle le répugne. Il l’embourbe pour se venger. Et que blesser, saigner, détruire, humilier le fait jouir. Oui, s’embourber dans son cul. S’embourber dans son cul à la périr. Femme ventouse, femme cyclope, elle est monstrueuse de poids, toute collée de gras, encollée de suif, rouleaux de saindoux et de tripes. Plus il la contemple, plus il la caresse, plus il a l’impression d’enfourcher la terre.
Prendre la terre, la caresser dans sa main le met en délire, le tresse en orbite, le torture à nu à abraser sa verge au plus cru. Et puis comme un goût de ruine en son sexe et dans son âme. Comme un haut-le-cur de dégoût, avec l’impression insoutenable de se détruire dans la baise. Et plus il la lutine plus il sent qu’il se détruit. Alors de rage il la viole. Engrosse son cul comme on se suicide d’amour. Il la suinte de partout. Il la ravage de sa verge. Il bave. Il la bâfre. Il bâfre dans sa chair à pleines dents. Il la mord. Il la mord à la déchirer, à la manger. Il n’en plus. Il la lacère. Elle hurle. Ca l’excite. Il la mord et la déchire de dents encore plus. Elle hurle encore plus fort. Ca n’en finit pas de le violenter de passion à ruiner. Il épuise son cul. Le mord à sang pour le déchiqueter. Elle n’est que plaie. Elle geint écharpée, le cul en feu en sang en viande. Balafrée de plaies. Meurtrie de morsures. Elle est sa viande. Elle est sa bouffe. Elle. Et tellement autre. Et tellement lui.
Le temps est plus large dans un ciel écorché de grandes lamelles rouges qui incendient les airs et les sens. Elle est douleur et plaie, s’est réfugiée dans son souffle. Le chant geint. Son cul, une apparition. Une apparition d’amour. Un miracle de désir. Elle est mon bonbon. Je l’aime. Je l’aime à périr d’amour, à vouloir la créer, à la mettre dans mon ventre et à l’engendrer neuve encore plus belle d’amour. Encore plus vierge. Plus je la baise, plus je la viole, plus je la fourrage martyre, plus elle est vierge. Et je l’engendre. Elle est ma fille. Le corps de ma caresse. Le corps des caresses et la viande de l’amour. Mon corps d’amour. Mon amour. Mon pâturage. Son cul est mon hostie. Elle m’engendre. Elle.
Elle déborde d’amour, n’en peut plus de contenir sa verge. A éclater d’amour. Sa montagne couleur d’entrailles, si défaite de formes, si avariée de graille. Tresser sa louange, encenser ses croupes. Lui planter des lauriers dans le cul. Elle est immense. L’heure est en ravage. Le ciel défaille de ruisseler de tant de sève. L’air est humide de moite, laiteux de nacre. Il encolle et sue. Elle éclate de bonté. Elle était grasse et plantue, mais parait maigre tant elle éclate de gentillesse et se love dans l’amour en mon corps, dans mon corps qu’elle encense de bonheur. Jamais il n’avait ensemencé corps si doux, graisse si blonde sous le noir ténu du grain de la peau. Elle est belle et laide et douce comme une esclave. Une esclave de charme et de baise. Elle était si noire qu’elle en était lumineuse. Et quand elle vous regarde toute humide, c’est la bonté qui vous regarde. Elle est laide, très laide et pachyderme mais elle est bonne. Elle suppure la bonté dans ses grands yeux de saint-bernard mouillés. Elle est bonne parce qu’elle est laide et pachyderme. La souffrance suppure la bonté.
Elle déchaînait la chair en lui. Il n’arrêtait pas de la bourrer et de la bourrer, elle était si grasse, si profuse, si viandée, qu’il ne pouvait s’empêcher de la mordre, de la détruire avec sa queue. Elle suppurait la honte. Elle enflait la honte. Il avait honte de l’aimer, d’assouvir son sexe dans cette baratte de gélatine avariée de gelée. C’est ça, il n’en pouvait plus. Alors il la cognait de sa verge. Elle le répugne d’amour. Il la cogne. Il l’éventre de bitte. Alors écaché de nausée, carié de désir, il la voit, il la branle, il la cloue, il l’avorte avec sa queue. Jamais chair ne l’avait autant dégoûté, à dégueuler et en même temps dans le même geste, le même instant, autant attiré. Je la scie d’amour et de dégoût. Il se remplissait de ses cuisses, de l’obèse de son ventre, se dégueulait dans ses chairs, n’en finissait pas de croupir dans l’édredon de ses fesses. Elle était trop minable de chair et en même temps sa laideur faisait un ravage de désir dans son âme. Il y a beaucoup de désir dans le dégoût comme il y a beaucoup d’amour dans la haine.
Je la besognais tant et tant de ma verge qu’elle en était encore plus noire de chair, toute africaine de savane, tous ses gras en tempête elle n’était qu’un long râle de jungle, une orgie d’amour. L’atteler à ma verge à l’engrosser d’amour. Et puis remonter l’enfance, remonter dans l’enfance. Remonter la source au cur du marigot de ses chairs, au nud de la cataracte de ses viandes. Elle.
Avec son corps d’outre je vis sur le précipice du ventre de ma mère, en équilibre sur le cordon ombilical qui m’engendre à ma vie. Elle me crée. Elle crée l’univers au corps de l’amour. Elle. Elle. Elle est l’aube et déploie toutes les méduses de la terre en son ventre qui engendre l’enfance qui m’engendre enfant.
Et puis folie. Pour lui prouver qu’il l’aimait à mourir, à se déformer, il avait engraissé à son tour. Il s’était engrossé de bouffe. Pour être comme elle. Pour qu’elle n’ait pas honte de son corps quand il la prenait. Il était devenu obèse à son tour par amour. Il avait triplé son poids, doublé son quintal pour elle. Pour batifoler à plein corps dans ses viandes et lui donner assez de viande à aimer, elle qui se livrait mappemonde en outre d’amour pour offrir toujours plus de chair à son homme, à son bonheur. Elle donnait toujours plus pour qu’on l’aime toujours plus, en overdose, à éclater. En orgie. Elle était méduse et limace pour coller à toutes les caresses, à toutes les étreintes éreintées. Et étouffer d’amour et s’étouffer de bonheur.
Oui. Que partout son corps colle à son corps, que partout, en ventouse, sa chair adhère à sa chair. Qu’ils ne soient plus qu’un gros poulpe en barrique d’amour et de viandes mêlées. Les deux versants de la même corpulence en outrance, de la même aversion. C’était bête, c’était faux, mais rien n’était plus juste et plus fou dans son corps attroupé de graisse en pagaille. Plus elle était grosse, plus ils étaient gros, plus ils s’aimaient, plus ils s’attiraient, plus ils se dévoraient d’amour. Non pas par je ne sais quel miracle de l’amour ou je ne sais quelle loi de l’adhérence du gras et de l’adipeux, quel effet de succion et de ventouse du visqueux spongieux et du flasque mol, du collant graisseux, mais du simple fait des lois de la gravitation universelle, par la seule volonté de la découverte de Sir Isaac Newton (1643-1727), qui stipule que tout corps attire tout autre corps selon une force proportionnelle à la masse de chacun des corps. Plus on est gros plus fort on s’aime. Plus lourde est la masse, plus copieuse est l’attirance. Il en bavait de bonheur et n’en finissait de pétrir sa chair à l’engloutir. Il n’en pouvait plus de la physique de sa chair. Il la malaxait tant et tant à se confondre, à changer de corps à force de l’emboutir, de s’emboutir. Qu’il ne savait plus où commençait sa chair et où finissait la sienne. Il finit même par se mordre par inadvertance. « Aye ! » Une fois encore. Il n’en finissait pas de se faire mal à l’aimer.
Oui. Oui. Il savait. C’était décidé. Il épouserait une baleine. Il la ferait baleine et il se ferait cachalot si cela lui faisait aimer encore plus fort, encore plus lourd, encore plus fou son tas de gras à se vautrer de gras. Il n’arrêtait pas de copuler la bedaine outrée qui lui servait de sexe, de hochet en forme de grosse baratte pour sa queue, qui la dépeuplait de volupté. C’était elle, mais c’était lui, un peu, beaucoup, énormément, de plus en plus. Plus il la malaxait, plus il l’étreignait et l’engluait de bécots plus il devenait elle, plus il se dissolvait en sa masse.
Un. Un à un confondus. A force de se sucer, de se coller, de s’embrasser et s’embraser, ils ne faisaient plus qu’un seul corps, une seule chair, un seul râle. Deux quintaux de viandes mâchées mêlées. Il se noyait dans ses chairs, asphyxié des mamelles de son cul, des plis et replis en méandres de ses fesses qui l’étranglaient de bonheur à l’emboutir mort. Sa queue se faisait de plus en plus molle. Elle glougloutait aspirée matrice. Elle n’était plus tout à fait à lui mais à elle. A force et à force de la ramoner, elle faisait maintenant partie de sa chair. Elle était noire. Elle gluait limace comme vulve. Elle est devenue la verge d’elle, de la femme, de la chair de la femme, de son amour de cul.. Ils copulent la même chair. Ils se branlent d’un seul corps qui est leur masse enlacée.
Le monde est macédoine. Ils ne sont plus que soupe, copulés de margouillis. Ils s’éteignent de tant d’outrance, ils s’éteignent de tant d’échange. Amas gélatineux de baise. Magma informe gloussés de tremblés en fricassée. Copulé infâme, ils ne sont qu’un tas d’amour, une pieuvre médusée de baise qui se fondent et fusent. Il était blanc, elle était noire, ils étaient deux, une grosse grasse et un maigre maintenant ils sont un. Deux tas uniformes qui haletés, essoufflés de gras s’épuisent de s’aimer. Ils ne sont plus qu’une même motte de saindoux doux, fondus de caresses, une mélasse métissée. Races échangées. Ni blanc ni noire mais caramel mou et obèse. Liqueur, liquides, dernier spasme de jouissance. Ils s’effondraient sur eux-mêmes à petite mort. Ils se diluaient croulés dans l’océan de leur gras. Il s’était converti en elle comme on le dit des croyants. Son lard, ses lards étaient devenus son Dieu.
Dehors le froid glaçait le monde et le dehors était dedans. Elle, gelée, tout engourdie de froid sous les caresses mortifères de l’aimé qui l’enlisait de frimas. Ils ne respiraient plus, ils s’aspiraient de se sucer. Sorte de compost amoureux en fumier dégluti. Ils s’étreignent de mort et à mesure qu’ils s’échangent de corps, ne font qu’une seule chair croulée sur son tas. Ils ne respirent plus mais fermentent d’amour et glissent inexorablement vers la mort comme tous les corps qui s’aiment trop, en orgie de chair et de sentiment. L’amour fou toujours porte mort.
Agglutinés de chair comme viande hachée, mâchouillés de vulve, marinés de pulpe, ils commençaient à se décomposer d’aimer et à sentir le moisi de mort, le pourri de la putréfaction. Haleines trépassées, gestes ankylosés jusqu’à la paralysie, corpulences fondues et putrides en marmelade croupie, ils faisandaient l’un en l’autre en l’une en l’un autre et un. Répandus de l’autre, épandus de soi qui est l’autre. Ils n’en finissent pas de se recouvrir leurs gras si bien que l’on ne les distingue plus. Ni le corps de l’un, ni le corps de l’une, simple masse à l’étal de l’amour. La vie qu’ils venaient de livrer en orgie les quittait. Ils se digéraient mutuellement ingérés du corps de l’autre. Sorte de pâte ronde de gluances ils ne respiraient plus, ils suppuraient. Plus un geste, plus un souffle. Les gras s’épanchaient dilapidés à petite mort, en tas. Ils n’étaient plus qu’une mare diluée refluée de chair.
Il l’avait aimée à mort. Elle l’avait baisé à mort. Il était elle, elle était lui. Ils étaient morts. Un dernier geste, comme un râle, étale toutes les viandes de la grosse sur son corps comme un suaire. Il mourait étouffé sans même se débattre, trop mort de vie, trop mort d’amour.
(Samedi 14 septembre 2002. La Croix Glorieuse ou la Gloire de la Croix, bref la Sainte Croix est fêtée. Lune croissante, hier elle emboutissait son premier quartier d’amour et de naissance. Le soleil lutine le ciel. Les gens sont en fête de week-end. Le désir en feu sourd sous les branches. Le sperme de l’air visite les familles en balade jusqu’à renflouer leur sève jusqu’à l’adultère. Le ciel n’est plus qu’un cri hurlé de jouissance. La chaleur suce les gens, échaude les âmes. Elle, la noire de baise, la noire d’amour, la noire de mon corps qui me rend fou de désir. La noire de mon quartier. Là. Ne pas attendre. À cul chaud, culotte basse. La prendre par derrière et la violer d’amour sans lui laisser le temps de respirer, sans lui laisser le temps de renouveler ses chairs. La prendre comme on tue d’amour, le désir affolé jusqu’au meurtre. L’empaler à cul, à nu, à cru.)