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Foyer à ciel ouvert de littérature contemporaine européenne

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Couleur de l’aspirateur

Stephane Ilinski

août 2000

Grande samaritainerie nous paumera en définitive ! Trois sacrés mois d’été que la copine de Madame a laissé tomber son sac à dos ses valoches ses serviettes hygiéniques petites culottes et autres accessoires dans l’entrée de notre deux pièces. De prime abord l’affaire nous avait été plutôt pas mal amenée et on s’faisait quasi fête de l’arrivée de A. : à coup sûr sa compagnie nous permettrait quelques soustractions aux obligations maritales genre grands magasins samedi aux heures de pointe — chéri qu’est-ce tu fous là à t’esquinter la pupille contre un livre ? cause donc un brin avec ta petite femme… Je passe sur les promenades dans cette putain de verdure que j’peux pas sentir — pour l’esprit et le poumon le vert excelle — l’obligation impérative de bouger son cul du divan alors que dehors c’est dimanche et qu’y a rien à buller dans les rues… Bref A. je l’attendais au moins autant que Madame sans même causer du fait de me retrouver coincé entre deux femmes : à nous les pattes sous la table va qu’on nous apporte l’apéro avec biscuits sur le plateau olives fourrées aux anchois etc. — comment mon prince vous n’allez tout de même pas partir au labeur le ventre vide ! puis la vaisselle laver les chiottes courir le supermarché… vous avez beaucoup mieux à faire… rassurez-vous maintenant nous sommes quatre bras pour vous faire une existence aux p’tits oignons…

Mon œil. La copine A. elle se pointait de perpet’ à l’horizon causait pas la langue locale et venait pompon de s’arracher avec brillance à la sacro-sainte Faculté toujours perçue très facultative à nos yeux. Tiens v’là du diplôme et pas des moindres : Mathématiques Informatique en cinq ans… Moi les sciences j’en suis resté au niveau des problèmes primo-primaires genre Nicolas a trois bonbecs il en file deux à Fanny et Gaspard lui en donne six — combien Nicolas va t-il s’en mettre dans le gosier ?… puis la vie estudiantine l’attitude le statut même d’étudiant ben ça m’a toujours enflé la pomme et j’ai pas été encombrer les bancs d’amphithéâtres très longtemps. D’la démerde de l’indépendance bouffer d’la pierre ou du chat maigre traîner puis visiter les coins douteux ça c’est très éloigné de l’Education Nationale et puis y’a pas d’examen au bout sinon l’impression haute en couleur de rien devoir à personne et de pouvoir disposer ou crever la dalle en toute liberté ! Bref Madame qui trime avec ces drôles de machins computers ben elle avait proposé A. à l’embauche prétextant que dans son pays natal les gens naissent pratiquement avec Pythagore Thalès et la clique collés dans l’crâne et que pour se marrer les gosses se défient très tôt à coups d’algorithmes déments dans les cours de récréation. Pensez un peu la frimousse de l’embaucheur ! va ni une ni deux qu’il fait rappliquer la copine d’école et la colle devant un écran avec un bon salaire.

Madame elle est d’abord aux anges à l’idée — enfin vais pouvoir causer ma langue à la maison discuter l’bout d’gras sur la cellulite troquer l’apéro-kilogrammes pour l’aérobic puis voyager dans les vitrines chasser le beau mâle en duo itou itou… Echanges de peintures de guerre de tuyaux sur la poudre fond d’teint tests au poignet des parfums olé olé et surtout casser les autres femmes à coups d’mauvaise langue autour d’un café sucrettes : les réjouissances s’annonçaient nombreuses et la possibilité d’échapper à la saoulante quiétude du train train de Monsieur pointait enfin. Terminées les conneries ! On allait et de conserve croquer d’la salade verte lâcher les alcools gras vivre au grand air faire bronzette dès qu’il y a matière — et hop t’as bien compris y t’reste à aller te foutre en l’air les poumons au balcon et pas touche aux nôtres : nicotine nuit gravement à la santé et les fumeuses passives c’est pas rien !

Seul hic la copine A. ben Madame l’avait pas croisée depuis le lycée et la personne collait plus vraiment à l’image d’Epinal ! A. qui pose ses valoches à coutures hippies ben elle est pas du tout au goût de Madame : bon le cheveux gras l’acné puis la formule jean baskets ça peut s’expliquer par le long trajet en autobus faut s’les aligner les quarante-trois heures. Mais quand il s’agit de mettre le nez dehors et que l’amie A. elle a pioncé tout le week-end sans lever l’auriculaire ni allonger plus de trois mots ça devient suspect : elle a pas changé de fringues en plus d’la broussaille capillaire ben l’œil lui aussi semble gras et faut présenter ça au staff d’la boîte high tech où tout l’monde attend Madame et son amie de toujours qui assure un paquet côté algorithmes… C’est le début c’est normal dépaysement décalage horaire fatigue… ouais laisser le temps…

Moi je capte pas grand-chose et m’en balance un peu. Chacun ses histoires et la paix pour qui la veut comme ça tout roule. Vrai que si la copine s’était introduite au bercail sur talons hauts ’vec une charpente à faire pâlir un sourire généreux rouge clinquant et l’envie d’plaire on aurait pas protesté lourd. Bon mais on la bouclait pas déçus pour un sou parce que sachant que Madame aurait jamais de toute façon pris l’initiative de loger une bombe au foyer. C’est comme ça quand même la bombe aurait obtenu le Nobel pour ses fumantes équations ben elle serait restée sur le palier et aurait dû trouver un hôtel… D’ailleurs Madame aurait jamais contacté une bombe par principe. Alors la petite A. et son allure vagabonde si fermée sur elle-même qu’elle soit ben on l’avait plutôt pas mal accueillie. Par principe. On s’en cognait l’œil par principe et même on était prêt à tolérer le logement à trois comme ô pure horreur les logements étudiants. Nostalgie pour Madame abomination invivable pour moi.

Allez quoi on va pas s’les briser puis on aime assez les largesses de grande seigneurie quand même on a jamais eu les vrais moyens pour agir raisonnablement d’la sorte. L’amie A. on décide de la soigner coquinement le temps d’son acclimatation. Papa maman qu’on va lui jouer rien que pour elle bon faut pas charrier elle aura le salon comme chambre mais on s’promet presque d’la border le soir puis d’lui raconter des belles histoires : on lui fera visiter la ville on lui expliquera les us et coutumes du chiant au moins chiant… bref on va la briefer tout doux la mettre au parfum méthode agréable. Normal A. débarque les poches plutôt légères et de plus loin qu’la plus paumée des provinces puis sa mine est encore plus bonbonnée qu’celle de n’importe quel mouflet. Parce qu’en plus d’être cons Madame et ma gueule bah on s’identifie tranquille à qui on croise plus de cinq minutes alors Madame ben en A. elle se r’trouve un peu à ses débuts citadins où fallait s’friter dur contre les nouvelles habitudes du pays puis moi ben j’me dis plus simple que dans l’cas de A. m’aurait aussi fallu un pôpa et une môman pour que vogue le navire en eaux inconnues. Puis ça va pas durer des masses c’te danse commune : A. rentre en cadence chope le ton se dégote une garçonnière et adieu bon vent ! on s’voit un soir par mois pour raconter comment ça va et oust ! une de casée dix médailles à valoir pour le beau geste…

Seulement voilà pour que Madame se rende compte que la A. ben elle la croise vingt-quatre sur vingt-quatre ça prend à peine trois jours. Puis au boulot Madame elle était jusqu’alors la p’tite reine songez un peu l’tableau : huit génies du software qu’avaient dû être de sacrés boutonneux premiers d’la classe à leur époque enfermés dans cent mètres carrés ’vec deux fois ça comme machines et vlan Madame une… femme ouais ouais… qui débarque ’vec ses p’tits soucis d’ordre de propreté ses tonnes de trucs devant lesquels la gent masculine capte pas grand-chose mais s’exécute. D’un coup dans la boîte bah les chiottes sont plus l’endroit privilégié des pisse debout faut faire gaffe à comment on insulte son computer quand y a bug puis modérer les vannes graisseuses les comptes-rendus culs du week-end puis dire bonjour et au revoir tenir la porte du resto à midi proposer du qawah… être aux p’tits soins continuels et jouer les bien élevés tiens ! Alors Madame pensez un peu le confort dans lequel elle baigne : c’est la Ministre locale et elle en profite pour mener la troupe par le bout du pif ’vec une sacrée poigne mi-velours mi-acier trempé. Bref quand la copine A. se pointe ça sent un peu le putsch dans les parages et le champ admiratif du parquet d’ingénieurs géniaux se diversifie se dédouble même d’autant que A. ben elle est pas mariée puis que les mâles bien connu ça apprécie toujours le changement et les nouvelles rencontres. Souveraine déchue Madame là d’un coup qu’elle avait pas vu venir ! Trahison involontaire de la copine à qui elle voulait faire du bien ! Y’en a plus que pour elle… fff… vite vite ça ménage pas le système nerveux de Madame qui commence à médire à jurer à regretter sa bienveillance à penser morose aux temps anciens pas si lointains où c’était tout rose tout au poil à la baguette à l’œil bref tout pénard au boulot comme a casa.

A casa c’est à dire au bercail aussi vite l’ambiance déraille comme au labeur bien que Madame soit toujours The très unique et exclusive Maîtresse de maison. Là ça s’met à déconner d’mon côté : rapport à l’attention ben c’est pas comme on avait calculé deux femmes au foyer puis tu t’retrouve ’vec une brassée d’corvées supplémentaires. Forcé y’a deux fois plus de poubelles à descendre puis les courses bah les mignonnes elles sortent trop tard de l’usine pour les faire puis pareil pour la plonge… et comme on est trop niais pour pas vivre en complète crasse ben on s’agite en pensant qu’on a bien tort ! Bon n’empêche les tâches ménagères ça reste le hic mineur de l’affaire. Ce qui compte et qui fait qu’on calcule de moins en moins c’est le piège ô redoutable dans lequel on se trouve d’un jour à l’autre en blanc bec esseulé eh c’est les soirées qui rallongent et se font sans prévenir calvaire ’vec un grand V. Ah pour ça j’suis gâté au gratin guimauve tiens manque juste une greluche bouquinant Elle ou quelqu’ autre torchon gorgé d’comérages et on peut tenir un bath salon d’thé ! Me v’là la gueule prise dans un étau aux méchants crocs : de ceux qui vous coupent net et le sifflet et la queue dans un même tour de passe-passe. D’un côté on cause Maths sup’ et lignes de code et scripts et protocoles et compilation — mais parole pas comme à la FNAC ! De l’autre eh on tombe dans le monde merveilleux d’la haute préoccupation féminino-féminine — tu prends l’manège enchanté qui t’cassais déjà les bonbons quand tu picolais encore ta morve et le lait d’maman puis tu l’multiplies exposant chiant à l’infini et t’obtiens une approche des causeries d’ces dames en fin d’journée.

Sang bleu ! on cherche pas à s’donner la carrure mièvre d’un matador qui cogne le cul des serveuses les culbute sportivement puis les renvoie en salle après leur avoir flanqué une vache de rouste… Nan le machisme c’est au cinéma qu’on l’déguste et encore faut pas qu’y soit trop violent parce qu’on a l’âme sensible et la larme facile… Mais quand même se coltiner chaque soir la marmelade qu’les donzelles nous servent vautrées l’une en face de l’autre dans les canapés alors qu’on est l’cul sur la rambarde d’la fenêtre pour pouvoir cloper sans gêner… ben s’agit d’être zen pour encaisser ! Et j’encaisse pardi mieux encore j’vais jusqu’à calmer le jeu quand le crêpage chignonesque sent trop la moutarde hop un p’tit coup de Château-la-Pompe dans l’vin de Madame hip un calumet d’la paix pour la copine A. on discute un peu mâle quand ça piaille trop dans l’poulailler et la tempête se déplace ailleurs — pas très loin du seul mec à la ronde d’ailleurs : on dit merci de la sorte et on s’fait le coq brusquement solidaires dans la grande baston des sexes. Looser à tous les coups mais on fait l’dos rond et puisque ma garde est pas mauvaise et baisse pas sauf coup dur ben on résiste !… jusqu’à ce dernier soir qui s’en vient nous laisser l’arrière train à terre : une putain de droite qu’on avait pas vue venir…

Au bout de trois mois pleins que la copine A. elle sache toujours pas sortir une phrase dans la langue nationale passe encore qu’le remplissage du congélateur soit le dernier d’ses soucis d’accord qu’elle bronche pas quand Madame est assez large pour lui payer sa carte de transports en communs puis les innombrables restos en brave môman ben y’a qu’à coller ça sur l’esprit terre d’accueil mais que A. elle accepte relax que j’me tanne les semelles à lui chercher et à lui trouver un logement… c’est déjà plus raide de la corde ! Bon après ça que la gentille amie matheuse qu’a les clés en mains d’sa maison à elle son compte à la banque puis trois bulletins de salaire dont les fruits s’sont amassés sur son compte-chèque et qu’elle squatte encore les joues bien rouges dans not’ salon… qu’elle continue toute heureuse à picoler mon amour de gin à rude descente tape dans mes brunes régulièrement et investit la salle de bain chaque matin à l’instant critique ben ça rend la mayonnaise un peu tournoyante voire carrément toxique !

La copine A. elle cause pas assez elle est très seule elle a pas été aidée par ses vieux elle a eu une dure jeunesse elle est pas responsable… Ouais Madame y faudrait savoir : un coup on la débine puis dès que j’ai l’malheur de moufter ben là c’est tout doux mon ange faut comprendre et tralala… C’est ça ! puis tu veux que j’me colle des carreaux sur l’nez que j’l’écoute ronfler sur l’divan et qu’je m’farcisse ses rêves pour tirer des conclusions fumantes et la mettre sous Lexomil ? Eheh tu veux d’la psychologie d’comptoir ? alors bouge pas tu vas pas en revenir… Madame elle est mi-raisin mi-figue mais comme elle sait pas quoi foutre pour décoincer puis faire décamper la chère amie ben elle tique pas vraiment sur ma sortie et on cause d’autre chose.

Ce soir-là A. nous retrouve chez elle enfin chez nous plus tôt que de coutume et l’visage curieusement joyeux — tiens minette se s’rait pas faite dragouiller dans l’métro par hasard ? Nan les choses avancent c’est c’qu’elle veut nous faire comprendre en annonçant qu’elle vient d’se payer une splendeur… d’aspirateur ! Dis-donc le début de l’indépendance c’te sage décision… —J’espère qu’t’as choisi un chouette modèle de marque et qu’t’as pas raqué trop cher… Madame l’est tellement jouasse du signe que A. risque de prochainement mettre les voiles qu’elle entre directement dans l’essentiel de la chose. A ma fenêtre moi ben j’me demande en secret combien de temps on va mettre à épuiser l’sujet conversatoire et comme l’expérience dernièrement acquise me murmure qu’il va s’agir de quarante-cinq bonnes minutes j’me rapproche la bouteille de gin et commence la buvette version montagnarde : attentif à l’endurance — savoir monter d’un pas alerte sans zapper la descente.

Le jour baisse les canapés sont correctement occupés de part et d’autre. Ma gueule et moi on tise le front au vent l’oreille en arrière et on remplit consciencieusement le cendard désormais d’extérieur qui repose sous les jardinières. Dans l’salon on disserte sur l’extraordinaire objet de la vie moderne et bigrement électroménagère : dimensions de l’emballage dimensions de l’engin longueur du câble options puissance et même acoustique forme d’la tête — pourquoi pas du gland ! — mais surtout… Surtout c’est là la drôle de clé de voûte du débat eh bien on cause couleur… Oui ! la copine A. rien ne lui fait peur et elle entretient drôlement Madame sur la couleur de son putain d’aspirateur ! Cuicuicui…

— C’qu’il est chou faudra trouver des rideaux assortis puis changer pour lui la moquette… Dingue c’qu’y ont fait comme progrès pour égayer l’quotidien des honnêtes travailleurs ! puis c’est terrible tendance c’te teinte pastel tiens on l’mettrait presque en vitrine ! Moi mes oreilles elles protestent et croient pas vraiment l’histoire elles commencent à me bassiner que j’suis noir et que j’devrais freiner sur la liqueur et retourner un brin chez les pochetrons anonymes. Pour me convaincre je jette un œil sur la trotteuse : on est à cinquante-trois minutes vingt-cinq secondes !

’Lors bon sang d’bonsoir comment voulez-vous… Quelques grammes dans les veines ajoutés à trois mois d’une coquette galère cohabitative un soupçon d’hystérie consistant à s’prendre pour le psy de service et vlan z’avez un mordant cocktail de sincérité qui d’mande qu’à trouver consommateur ! Me v’là laissant tomber la fenêtre et gardant fièrement le mégot au bec puis le godet en main et m’en venant couper court au dialogue et foutre en l’air le sujet débattu avec tant d’entrain par ces dames. Là on voit d’un coup plus clair ça traîne pas le feu porte pile au cœur… le gin aidant je sais plus bien c’que je balance à la copine A. mais ce dont je suis sûr c’est que l’ingénio-squatteuse qui nous pompe l’air depuis trois mois ben elle file dare dare chialer dans la salle de bain. Durée environ trente-cinq minutes. Pourtant pas été méchant j’me rends compte que la psychologie passée une certaine dose de gin est peut être pas ma branche. Madame quant à elle ben croyez donc qu’elle me soutiendrait dans la tourmente ! Le sourcil hérissé plus sombre qu’une murène dans une roche sous-marine Madame me fusille me cloue me crucifie me pend me chaise-électrocute m’injectionne bref me fout en l’air d’un seul regard et d’une brève parole — alors t’es content de ta connerie ?

La suite tarde pas. La copine A. quitte la salle d’eau bouffie et plus sèche qu’une serpillière soigneusement essorée et Madame l’accueille en remarquable môman consolatrice. Quelques vannes pendant que ma gueule et moi on regagne connement la fenêtre puis tout qui r’vient en place. J’ai l’front au vent le mégot éteint l’œil calé sur les draperies béantes d’la voisine d’en-face qu’est pas à cheval sur la pudeur puis les oreilles vaguement à l’écoute du salon. L’est question d’la couleur de l’aspirateur…

Le lendemain au réveil ma gueule généreusement boisée croise l’œil furax de Madame qui s’agite à préparer l’qawah d’la copine. A. roupille encore faut pas broncher on entre pas au salon pour l’instant ! Madame me lance — t’sais pas ? c’que t’as dit hier ben ça m’file sans arrêt envie d’chialer depuis j’en ai pas fermé l’œil…

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Petite tranche de vie quotidienne et conjugale à Paris, France. Un texte enlevé et d’accès facile.

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Paysage 876 : Corse (2009)