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Foyer à ciel ouvert de littérature contemporaine européenne

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Scrap

Bernard Saulnier

décembre 1998

As-tu connu l’enfer il était fait de chair de chimère et de glace parfois accroché à un rêve je l’aperçois comme une lueur brève. Les truands veillent sur moi, ils me jetteront au fleuve sous vingt brasses je pourrirai dans la boue recouvrant mes os, ça grouillera de vie dans les orbites de mon crâne, j’aurai enfin un monde dans la tête. Mon âme chie un agnus Dei. Red angels are riding through my soul and the street is so cold the asphalt is dark but blood keeps running through the sour, rats are biting a homeless. Carnage d’acier dans la langue du faire. Sprich Deutsch ! Le monde dort dans un mauvais motel de Washington avec des seringues assassines. Je marchais dans les couloirs du métro étonné de voir comment j’évitais si automatiquement la collision, ça semble simple et niais mais j’y arrivais, j’y arrive toujours. Perdre un seul sens et paf ! C’est fini. Le calibre douze, la cervelle en bouillie, les lambeaux de cerveau sur le mur. Passent les heures, une faune bigarrée erre de rue en bar, des cristaux volatils accompagnent les noctambules. Seul dans un lit aux draps sales et pollués, un homme attend, il n’attend qu’elle, il lui donnera son dernier souffle après un combat. L’homme est mort seul, son corps décharné et froid n’attend plus rien. On oubliera la prochaine victime on niera qu’elle est tout près à deux pas surfant sur le dos de la mort, l’éternité blastée. He said shit ! Then le sang. Y’a la peur l’angoisse morbide du noir. En dent de chien andante ! La kâlisse de dope where there is no hope there is no fantasy l’âme barrée. Acier de silence infernal, il y avait le south shore eighties sound, ne restait que le ciment, une trahison, je rêve aux arpèges on ne veut plus rien savoir de moi. Les secondes s’égrènent comme l’éternité. Au fond de la démence traîne une lance, hampe brisée, sur la torpeur. Ca brûle comme un tison à la nuque. Fucking soucoupe ! Grave comme une Kulture et ses morviats bleus, I am scraped over a Mouton Rotschild. J’irai dans cette nuit obscure sur ton sein dans ta cambrure dire je n’ai pas d’allure, cet azur, cet écrin au murmure sybillin. Touareg du mate-la, greyhound, the race is still on. Journée douce de février, c’était ça. Je passe calmement des heures dans l’oisiveté à lire et relire le journal, dehors des voitures et des camions, les choses à cette heure sont sans éclat, la grisaille, intoxiqué au café ça me tue. Je pleure m’essuie sur ma manche comme si j’avais laissé tes hanches me bercer dimanche pourtant le vent du nord et les mélanges. This is a destroy story ! J’habite la langueur les fanges l’indolence, une arrivée à l’agonie. Charlie Parker what is he doing there ! La vague du temps m’use me gruge, les yeux rouges comme ceux du chien au bout de sa chaîne je m’étouffe ravale et tire encore. Une engelure au cœur un filet de glace à la bouche. L’envie m’agace l’envie de cette race de néant. Je ne comprends rien à ce vacarme cervical, à ces zones d’ombre, je marche avec il n’y a plus de jeu, un calme après la tempête émotive. Une femme à moitié nue servant des œufs au plat à la façon américaine. Des odeurs de purin de porc, la belle campagne, la nature comme une note de hautbois, maudit motet ouais ! Tu es ! Le motton dans la… Chaque mot est un événement, stacatto, c’est à Catherine. Je m’adonne aux phrases imparfaites et circonscrites. J’arrache à ma langue ce qui reste de cri inaliénable. L’enfance perdue dans un voyage chez les brutes je tremble j’ai des sueurs, les rapaces frapperont ils m’enlèveront mon dernier souffle, il ne m’appartient pas. Le gong sonne je finirai dans l’angle mort d’un rétroviseur les vêpres teintées sur une crinière d’alezan. Pégase aux ailes rougies de sang. Comme un has been dans une swampe, une quenouille coupant la vue, les jambes dans la vase. Le crâne défoncé par les dents d’une crow bar, le gris gélatineux. L’occiput pété en deux. Pris par la peur les bruits m’étouffent, la mort est lousse. Je sens le sang d’une veine disparue. Je suis rendu au bord du néant à l’arrête crochue. Je crache sur le champ je rame dans le mauvais sens on m’enverra au four. Je t’arracherai les ailes belle hirondelle je tuerai la colombe m’éventrerai dans l’ombre l’épithète fou scandée par quelques neurones. Mon arcade sourcilière tressaille, toutes les peaux des tarés, arrive règne de bâtard des Elvis gluants, Johnny tuant sans falsato. « Je sais trop bien combien facilement on peut s’illusionner et jusqu’à quel inimaginable degré le moindre petit con est porté à se traiter comme un homme de génie », Michel Leiris Journal 1929.

La ville est folle à lier, folle comme le jour de paie qui fait courir à la défonce sur l’asphalte gai, folle comme ces filles enceintes qui parlent comme des bûcherons folle comme ces grands-mères qui reviennent du bingo folle comme moi paranoïaque. Les jours défilent mornes et plats à faire la planche sur le futon, la navette entre l’évier et la fenêtre. J’y vois des gens pressés par la stridence de la ville, ils gobent la rue pour aller vivre. Je me ronge les ongles à l’os. Un nœud dans les cheveux. Quand tout ce qui reste est la reproduction d’un bateau en haute mer. Je voudrais que l’amnésie me gagne. Je voguais à vingt nœuds je cherchais quelque chose de neuf, j’échouai sur peu. Tu dis que toi ta pêche tu la feras sans cause. Un regard qui fuit sur ton corps alangui mes mains sur tes reins un raccourci de toi. Le coca-cola toxique avec les chips, capote anglaise ! American way ! You say ! My French culture spreading insanity ! Cream cheese sperm infected, alone in a grey sky. Angoisse tu m’étreins me soudes au banc, y’a dans mon flanc un feu éteint. Mi manca il coraggio. Brûlé au cortex par des mots néo natal y’a du napalm entre mes deux oreilles. Je ne retiendrai rien que la mélodie de tes reins la courbe de tes seins, les mots de velours argentin.

Il est bon que tu tiennes à ceci sans laisser ta main lâcher cela, L’Ecclésiaste 7-18.

Je veillerai dans ces nuits sans lune, j’écarterai les bancs de brume. J’assassinerai le désir sur une enclume je le forgerai pour qu’il s’allume je dirai je dirai au tison à l’écume comment le fer rond marquera ma viande sacrilège symphonique dans la décadence comme un virage en u une épingle contre ut dans un manteau de screw bâillonnant l’événement aux apparences tranquilles l’imprimatur d’une arme automatique dans un coffee shop, crevant comme un chien faisant ses doléances au supérieur immédiat, l’autre, son corps en chien de fusil, plus aucune munition ils s’étaient tout dit, une haine naissante agace, la chambre, une phrase, toute la place, blessure purulente enveloppée dans le mépris stroboscopique ectopique utopique utérine ut lutte luth une queue plus grosse que la tête pré puce c’est dire l’importance de la strangulation. Avalant les menstrues ce fut une contrition, les caillots et le son de sa voix éperon m’arrachaient à la contemplation.

C’est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée et que les montagnes chancellent au cœur des mers. Des nations s’agitent des royaumes s’ébranlent c’est Lui qui a fait cesser les combats jusqu’au bout de la terre. Psaume 46.

Une épreuve si longue si continuelle devrait bien nous convaincre de notre impuissance d’arriver au bien par nos efforts. Blaise Pascal.

Lentement les choses disparaissent tout me semble uniforme, âme tu m’attaques dans le ventre, je coule chaud et sale, kesse c’est ça mon Québec pourri qui vagit à tort taure torture. J’attends le gros sel la mitraille d’un regard qui me lestera une anémie. Je vends des blow job aux Mercédès putatives. Langue au bout des mots mal amanchée mâchoire molle diphtongue anglaise SHUT UP ! Sensible au rebord de l’anus défoncé à force de blasphème. La mort m’attend à l’horizon, the men are still building Babylone veines tranchées verticalement des pans de peau s’étalent je carve mon corps comme un cave une gelée grise sort de mon globe oculaire. Le tue mouche sur le magistère mystère hiérophante et mystagogue back to hell ! Une tornade au sexe vif virago on the go la langue sur le mat avant le fatras le gland by the bay window atteindre le do sur une clef étrangère. Un maillon chancreux la pore ligneuse du sordide au festif, son of a bitch la lame est à sa place. Tonight I’m blue as the sky what I am going through to tell the truth it’s a story of value between red sky and true blue. Acétone et formol elle et ses formes. La muse m’use avec ses tentations, l’horizon mur de briques un vieux granolas granule parmi les rats. Provincial pizzicato. For the good fuck ford fandango fidèle fou fureur the good Ford ! Taylor Lord oh Lord ! Fungo fuego juste morveux le cuir chevelu arraché, Sodome, une flamme léchant le cul. Wabo ! T’es arrivé dans un cul de sac.

Y’avait ce blind pig rue St Laurent tenu je crois par des bosniaques c’était un ancien loft aménagé en bar au centre une table de billard. Je m’y saoulais en drôle de compagnie je ne bougeais pas trop je sentais le danger et pourtant je me suis fait tabasser. Le tord boyau, le sang, le sexe, la lenteur avec tout ce qui meurt. Ils cherchent Dieu dans mon cerveau avec des liquides radio actifs peuvent pas faire mieux. Je m’achète des litres de bière et mange tout ce qu’il y a de plus gras sans compter les cigarettes… Avec mon quadruple pontage je vais crever, une espèce de fièvre m’envahit, manque de sommeil ? La misère est bien cachée, elle avait le corps percé d’anneaux, voulait que je lui vende une cigarette derrière y’avait une paire de jambes nues sur talons hauts. Discutait sur son téléphone numérique. Ai fait un somme me suis réveillé en entendant un extrait de discours d’Hitler c’était effrayant. Il était six heures du mat j’étais déjà épuisé aucun endroit où aller mes éternelles balades à pied j’en suis écœuré, comme si j’avais déjà tout vu dans ce quartier. J’ai cette nostalgie étrange du passé, l’époque des manifestations et des party de collège. Je raconte toujours les beuveries de ce temps là. Je suis junkie sur la méthadone je me fous tout ce que je peux dans le corps à la seringue « la flûte ». J’ai donné mon couteau à un motard j’ai la dope gratos. À huit heures quarante l’angoisse me prend un pas de plus vers la mort. Je lis ces folleries d’hebdo culturel, la section messages des annonces classées. Y’a que des boulots de tarés. Je suis taré mais j’essaie d’embêter personne, la vie dans le ghetto. Quand je les vois avec leur crâne rasé… J’ai engueulé les passants ils étaient dans mon territoire je leur criais ma haine du citoyen et les incitais à retourner dans leur boutte. J’avais quand même besoin de monnaie pour mon overdose. Play it again Sam. Une torpeur m’harasse comme si je portais le monde sur mes épaules, je ne suis pas Atlas dans l’espace d’une heure je suis down. Si les gens en étaient capables ils me cracheraient dessus. Je pense au caporal Lortie le cinglé qui a flingué l’assemblée nationale. Les copains sont bourrés à l’os, l’enfer. Onze heures douze freak show dans le métro la première chose que je vois en sortant c’est une prostituée. Hier j’ai entrevu un deal, j’étais étendu sur un banc. Comme à l’habitude on m’a demandé de la monnaie ma lubie c’est l’odeur de graisse à frites. Un graffiti refuse et résiste. Almost cut my hair. CSN and Y. Quand je vois le gang de rasés allemands et anglais qui font des ravages dans le Nord de la France ça me dégoûte du coiffeur. Je pense à lire Gogol les âmes mortes. Une crise d’anxiété me prend quelle torture, on a déplacé des traîneries dans l’appartement. Y’a un bidule accroché au lampadaire devant l’édifice je crois que c’est une caméra miniature. Assis dans le parc un de ces béciks est arrivé. J’ai foutu le camp rapidement, les corbillards me donnent de ces angoisses. Tous les perdus du monde se donnent rendez vous à l’envers de la vie. She steps into fluidity of the movement but what’s more static than a picture ils sont là figés avec leurs instruments Miles est gras Count est vieux et ça blablatère en anglais Yes Sir ! Cause jazz you know they are all WASP peut être quelques juifs the show must go on. Le shoot calme ma paranoïa matinale les malades mentaux en général sont toxico. J’hallucine des sacs de rebut. J’ai sorti ma paire de Nike d’une poubelle municipale. Keep the worker away ! Have an hallucination a day ! Le band avec ses musiciens plus ou moins saouls rabattent les mêmes accords depuis des décennies. Je m’envois un double scotch avec une bière comme chaser. Y’a des années que l’allégresse est partie l’ivresse me donne le cafard mais je suis collé là j’attends je ne sais pas quoi y’a pas d’histoire c’est pareil partout. Je vais prendre une douche et je retourne me saouler, faire du vent avec ma bouche. Les tatoués s’engueulent dans leur dialecte coprophile. Mon criss de sale ma grosse ostie de guidoune mon tabarnak de plein de marde ciboire de crosseur mangeux de marde la litanie continuait nuit après nuit. Pictures at an exhibition Moussorgsky. L’histoire de quelqu’un qui passe à côté enfermé dans un univers clos j’ai peur d’entendre une mouche voler. Je flambais devant la télé en criant Dieu est mon ami sur l’écran un spot publicitaire Alberto VO5 c’est le terminus ma vie finit là avec cette jeune ressemblant à une amie. Mini fée mini fée depuis qu’on la connaît on ne s’ennuie jamais avouez c’est pratique d’avoir une amie magique, mini fée mini fée me voilà ! Un type veut coucher chez moi un inconnu christ de manie ! Maintenant j’ai un énorme goitre mon enflure violacée sous le menton me donne des airs de fou de Bassan. Je me prends pour un autre ça ressemble à ça la schizophrénie. Dieu désouffle ma balloune au plus criss ! Un stuff dégueulasse nommé Gibby’s, ça traînait je suis déjà saoul une bière m’a refroidi les couilles, la défonce t’arrête pas ça quand tu veux. Je suis ébranlé après l’histoire de l’artiste qui s’est fait couper les mains par ses bourreaux et qui chantait encore nous vaincrons. Je pleure sur ces atrocités je suis si vil et vaniteux mesquin. Ça passe je me tape une langue dans le vinaigre porc avec biscuits salés. Vanier donne un show la vérité se passe un doigt. Le gay dans son truck qui me spotte. Je suis rongé par la peur je me fous une autre seringue dans le bras mon corps est lourd si lourd mes reins semblent peser une tonne. Ces recherches que ces gens mènent dans l’Arctique ces négociations au Kosovo tout ça semble si noble à côté de ma lutte quotidienne. Un travail honorable ? Qu’est-ce que j’en ai à faire de l’honneur. Je suis un déshonneur. Je veux me mettre à mort me planter la banderilla dans la troisième vertèbre cervicale. Cet étrange vide au plexus solaire. Je gueule des absurdités je souffre, la blessure narcissique infectée le pus coule y’a une odeur de charogne. Je m’envoie en l’air à coup de benzodiazépines je me fous de ma mort je parle de moi comme si il s’agissait d’un autre. Un beau jour je vais chier partout et mourir seul. C’est pas du Baby’s Own. Y’a cette tension. Piékouagami. Le spot publicitaire All Bran m’envoie littéralement chier d’une manière subtile. J’ai un problème neurologique après mes cuites mon bras droit est incontrôlable il fait un mouvement de va et vient sous la tension et le manque je me masturbe pour mon malheur je ne cesse jamais. A pain in the ass ! Les toilettes sentent l’écurie. L’œil vitreux le regard globuleux la paupière couverte de fard bleu elle me reproche ma conduite « tu fourres probablement ailleurs ». Je me sens comme un gros gay teint blond fadasse. Elle marche trop vite le trottoir est bondé elle file comme si elle avait le feu au cul, c’est l’angoisse elle me regarde avec des yeux de bête traquée, je sens la folie, sa folie. Elle descend du trottoir à tous les feux rouges, s’avance dans la rue. Je trouve ça idiot je fume du crack elle est en amour avec moi elle cherche les émotions fortes. J’ai le corps plein d’éruptions cutanées avec démangeaisons. Je me retrouve avec les coquerelles du bar y’a une barmaid différente à chaque soir, l’une montre ses seins, l’autre se plaint des ses lèvres pulpeuses bonnes qu’à faire des blow job, moi comme toujours je suis le mariolle. Je vais dehors je me parle, en plus jeune, comme si j’étais à l’extérieur de moi. Je rentre une copine attend derrière la porte son visage émacié a des mouvements involontaires. Elle veut se cacher la mort est au bout.

Spernere mundum, spernere nemidem, spernere se ipsum, spernere se sperni. « Se moquer de tout, ne se moquer de personne, se moquer de soi même, se moquer d’être moqué. » Une jeune fille attend l’autobus, elle donne des airs champêtres à la rue avec sa robe fleurie et ses longs cheveux blonds. Une espèce d’innocence resplendissante et bucolique une Alice de Lewis Caroll. Je suis de l’autre coté du miroir ou de l’autre coté des choses comme l’a si bien écrit le Docteur Ferron. Je me referme ne parle plus j’ai qu’un mot en tête moumoune un nom méprisant pour homosexuel. Aujourd’hui des souvenirs d’enfance me sont revenus, le camping, les baignades, ces choses-là sont si loin, les journées de pluie je lisais des bandes dessinées des photos romans et le journal que mes parents achetaient. J’étais toujours dans les nuages. J’ai des manies je me sens persécuté. Je suis aux soins palliatifs devant un ascenseur deux jeunes filles discutent de la mort elles prennent ça avec beaucoup de légèreté et ce n’est pas de la résignation. C’est stupide d’être grave devant les événements futiles de la vie. Ce matin à Montréal le hit d’héroïne est à dix dollars je suis en mal de sensation forte en quête d’absolu je me l’enfonce dans le corps. Destroy aint no good ! Accro comme tous les junkies je fais le trottoir, plus profond que le fond la mort sera ma maison anarco sans Dieu ni patrie bum de la classe moyenne idiot et naïf à en mourir. Encore, la panique à l’idée de sortir. Dix heures quarante cinq aperçu sur l’édifice de Télé Québec rue Parthenais un immense neuf projeté avec à l’intérieur des montres qui vont de gauche à droite. La semaine dernière ai vu sur la route six cent quarante à la hauteur de Deux Montagnes, un ballot de foin au bout d’un poteau avec en son centre une paire de jambes bottées. Les testicules me démangent le pénis aussi. Les Gymnopédies de Satie c’est divin mais dans ma vie de bon à rien j’en ai rien à foutre. Encore la paranoïa en arrivant chez moi j’ai ouvert le poste de radio y’avait une émission sur un écrivain communiste mexicain, la radio s’est brouillé dès la lecture. Je pensais aux personnages les mains et les jambes coupées. J’ai cru percevoir le mot huissier je les vois tous comme des bourreaux potentiels. Ai vu cinq exemplaires de la revue MainMise qui faisait fureur fin soixante début soixante dix à six dollars pièce la contre culture est déjà au musée. Œuvre vue au musée des beaux arts, une plaque d’acier inoxydable de vingt quatre centimètres par vingt quatre centimètres avec au centre une lame de rasoir inoxydable tenue par un aimant.

Lexique

balloune : ballon d’alco-test (on est partis sur la baloune : on s’est saoulés)
boutte : région, quartier où on habite
carver : dépecer, sculpter
ciboire : juron
criss : juron (Christ) ; au plus criss : au plus vite
guidoune : prostituée
kâlisse : juron (kalisse de dope : saloperie de dope)
lousse : large d’esprit ou de largesses
marde : merde
morviat : épais crachat ; bon à rien
motton : petite motte, grumeau ; avoir le motton dans la gorge : avoir la gorge serrée d’émotion
ostie : juron
tabarnak : juron (tabernacle)
traînerie : objet qui traîne

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