Fauv ISBN 2-84758-020-4 - 84 pages - 21 x 14 cm 8.00 € Au commencement étaient l’atome et la théorie des hypercourbes. Mais là n’est pas la question. Ce qu’il sied de souligner, c’est qu’il a toujours été comme ça : un humour à froid, très 0-absolu, un humour jaune mêlé de zwanze yiddish, un penchant maladif pour les plaisanteries grinçantes, impénétrables, douteuses. Fait de blocs en format biblique, ce récit oppose l’équilibre et la rigueur de la composition à la déroute vitale de son narrateur, avocat déchu dans un nouvel ordre mondial improbable, fauve bancal. Tandis que les temps se superposent, du présent au passé récent et à l’enfance qui monte comme des larmes, c’est une hésitation entre raideur et abandon qui se précise, une tristesse tenace traversée d’humour et de rares épisodes de légèreté auxquels on n’ose pas croire. Antoine Brea est né en 1975 à Boulogne, et vit à Paris. |
Mon grand-père, immigré fasciste raciste anti-français ISBN 2-84758-021-2 - 44 pages - 21 x 14 cm 5.50 € Et pour nous « bon-papa qui pique » (« qui pique » parce qu’il se rasait jamais de près et avait une énorme moustache de Staline), « bon-papa qui pique », c’était comme un ogre qui vous fait des bisous à la sortie de la messe en vous tripotant le cul ; mais qui après à la maison bourré un jour va me dévorer. Si je suis pas sage ; et même si je suis sage. Ça démarre à la maison, avec ce « bon-papa qui pique » plutôt inquiétant pour le narrateur enfant. Puis on prend de la hauteur et on découvre toute la trajectoire du grand-père, reconstruite par le narrateur avec les éléments familiaux et historiques dont il dispose, mais aussi avec ses propres fantasmes et interrogations vitales. Naissance début XXe en Arménie, vie heureuse, puis bouleversements, chevauchées, arrivée en France et vie (?) à cet endroit. Un texte sauvage et sensible, d’une grande liberté d’évocation. Jean-Louis Costes est né en 1954 à Paris, où il vit. Il est également musicien et performeur. |
La Vraie Vie ISBN 2-84758-025-5 - 40 pages - 21 x 14 cm 5.50 € Alors que nous nous approchions de la voiture, Christian profita de mon hésitation visible (le flottement sur mon visage devait assez clairement donner à penser que je n’avais pas songé encore à la distribution des places dans le véhicule) pour demander à Johanna si elle préférait la solution « moderne ou traditionnelle ». Je souris à ce moment — quelque chose de visqueux se forma sur mon visage qui ressemblait à un sourire sans doute, celui du brave type pas méfiant, qui aime ses amis, qui aime que ses amis s’aiment, qui veut que tout se passe bien, qui aime la chaleur humaine, qui mise sur l’échange, un fervent de la spontanéité. Johanna répondit « moderne » en souriant, belle et sereine, la main sur la hanche, presque canaille, et il lui indiqua alors le siège avant à côté de lui. Dans une voiture entre Berlin et Dresde et au-delà, un jeune homme vacille, contrarié et envahi par des bouffées de jalousie sexuelle. Un bref récit généreux et agile, libre, fluide, douloureux et drôle, avec bourrasques émotionnelles et narratives. Alban Lefranc est né à Caen en 1975 ; il vit maintenant à Berlin. |
Balades porno la conscience tranquille ISBN 2-84758-024-7 - 60 pages - 21 x 14 cm 6.00 € Partout y’a plein de trucs qui se passent. Et mieux encore. Dehors, on se dit comme mot de passe. Le grand air avec son lot énorme d’inimaginables frissons cochons. Le bercail, on l’aime, on l’aime bien, on l’aime. Pas de quoi chanter. À la limite et quand on a peur de rien, qu’on est correctement à l’ouest et qu’on pense complainte, bourré sur le divan ou le crâne aux chiottes en pleine dégueule de houblon, eh quoi on arrive à pas trop en raffoler, du bercail. Et pourtant, en clair, à l’authentique, en conscient, sans bafouilles on l’aime, le bercail. Des pensées sexuelles envahissant un homme qui attend que le feu passe au vert pour traverser la route, une ex-demi-célébrité qui tente de séduire un jeune homme, une soirée privée où les couples se recombinent provisoirement dans un rituel éculé mais qui a sa luxuriance propre : des textes indépendants cernant une même chose, dans un style original et sophistiqué. Stephane Ilinski est né en 1973 à Paris, où il vit. |
Bowl (et autres textes) ISBN 2-84758-026-3 - 68 pages - 21 x 14 cm 6.50 € Je sors m’asseoir sur un banc créé par un artiste un lit de luxe pour itinérant inexistant. Je me couche sur l’uvre d’art le ventre creux et me demande la valeur de la banquette. Mon ciboulot s’agite plus, il fait moins quatorze, des images de résidences d’étudiants. Je laisse passer le temps à la goutte comme un robinet qui fuit. Bernard Saulnier est né en 1956 au Québec et vit à Montréal. Il écrit sur cette ville, sa marge, la tourmente mentale et la sérénité, dans des compositions toujours musicales, faites de phrases isolées, d’évocations cocasses, de drôlerie et de peine. Le Singe est un bref autoportrait déformé, tandis que Johnny et Pénis raconte la dérive de deux marginaux dans le bas de la grande ville d’Amérique française. Dans Bowl, l’hiver, le grand froid, la neige partout, le Superbowl (football américain), le temps qui passe et l’inquiétude du corps. L’écriture originale de Bernard Saulnier emprunte parfois à l’anglais et au joual (français populaire canadien), et des lexiques sont inclus à la fin des textes pour le lecteur français. |
Le Jour où on a tué Margot ISBN 2-84758-023-9 - 80 pages - 21 x 14 cm 7.50 € Je redresse le museau et je regarde Margot. Elle a l’air de rien, juchée là-bas comme une imbécile sur ses échasses trop fines pour son poids. J’ai envie de chier alors je me vide en avançant comme une barrique de purin, en partie sur mes chausses. Ca fait toujours marrer les mômes d’Émilien. J’aimerais les voir, ces abrutis, tout désinhibés et sans sphincter, ils feraient sûrement moins les malins. Trois petites nouvelles trash et tendres, avec, dans l’ordre d’entrée en scène, une vache pleine de mort (Le jour où on a tué Margot), un « bon petit gars un peu poussé à la débrouille malhonnête » (Je détiens Rose Divina Pita), enfin l’éliminateur parisien Richard Lapelouse et son (imprévisible) flirt floridien Miss Acapulco (Le feu est une invention de gonzesse, les vrais hommes vivent dans le noir). Sébastien Gendron est né en 1970 près de Bordeaux. Il vit à Paris. |
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