Précisionslundi 15 octobre 2007 Le cycle pyrénéen de Jean Figerou publié ces dernières semaines trouve ses limites (5 textes en 8 épisodes) et son nom : Cimes en abîmes. La harangue aux auteurs a été renouvelée. « Le Dit du temps haut », de Jean Figeroulundi 24 septembre 2007
Figerou fait parfois, devant la beauté, s’abîmer la pensée ; soit elle se rompt à force de tension, et bat la campagne, soit elle s’humilie et se replie sur elle-même et se contredit ou se répète. Il nous fait justement le coup à force de sublime en commençant ce texte qui met fin, provisoirement en tout cas, à son cycle pyrénéen, avant de poser la question : « Où ? La plaine pollue l’âme de ses miasmes, la montagne étire trop l’âme vers l’éther. Où vais-je me poser ? » et d’y répondre. L’odeur douce de l’aimée absente accompagne. Jean Figerou : « L’Agriculture en pot et sans potiron »lundi 17 septembre 2007
Hache publie une miniature de Figerou, 2 pages rougissantes toujours du même ensemble en construction. Lundi prochain, du lourd, du final. « La Première Dernière Balade » de Jean Figeroulundi 3 septembre 2007
Au début ça paraît long ; on s’engage et à peine engagé on se sent déjà fatigué. Empêché par une sage fierté de faire demi-tour, gentiment on prend le rythme, on se détend, on se réveille, la joie monte. C’est comme l’ascension d’un 3.000 et c’est la troisième étape du circuit pyrénéen de Figerou, dont le narrateur, après le berger obsolescent et la veuve tapageuse des deux étapes précédentes, pourrait cette fois être l’auteur, alpiniste du dimanche, ami du sublime mais à la condition physique un peu juste. La Première Dernière Balade, de Jean Figerou, en deux épisodes publiés ce jour. Jean Figerou : « La Lune d’Espiau »lundi 27 août 2007
Avec La Lune d’Espiau, en deux épisodes publiés ce jour par Hache, Jean Figerou poursuit dans la veine pyrénéenne de Hourquette d’Ancizan. Tragique, radotage, faux proverbes, vraie gnaque, et la saloperie de modernité dans le fond. Autour de Hachemercredi 13 juin 2007 Méduses (Hache 2005) d’Antoine Brea est republié au Québec par Le Quartanier. Signalons aussi dans la foulée qu’Alban Lefranc (La Vraie Vie, Hache 2001) a publié en 2006 Des foules, des bouches, des armes chez Melville Éditeur. Jean Figerou : « Hourquette d’Ancizan »mercredi 28 mars 2007
Tout en gravissant avec peine la « hourquette d’Ancizan » (col de montagne), forcé de compléter par quelque cochonnaille le régime démobilisant qu’on lui a prescrit — « Vraiment toutes ces saloperies-là de végétaux, ça ne vous nourrit pas un homme. » —, un berger pyrénéen sexagénaire évoque sa situation difficile, les fonctionnaires du ministère, l’ours slovène, l’immigration, et la splendeur de ses bêtes ensonnaillées qui paquent sur le pla. Drôle, franc, bagarreur, lumineux, le texte est livré en 2 épisodes paraissant tous deux aujourd’hui, et suivi d’un lexique de haut gascon (paquer = paître ; pla = plateau). Paul Kodama : « La Feuille sacrée »mardi 27 mars 2007
Hache publie La Feuille sacrée de Paul Kodama. Reprenant l’univers sud-américain de « Derrière la vitre » (nouvelle du même auteur, Hache 2005), ce texte bref déroule un drame ordinaire de l’émigration malheureuse, vu et prévu, depuis le pays d’émigration, par un narrateur occidental décadent. Spitzberg, épiloguelundi 13 février 2006
Épilogue de Spitzberg : la « fortune de mer » redoutée et pressentie, avec un autre équipage. Le texte perd son narrateur, quitte son intériorité et remonte – en même temps que le bateau menace de sombrer – à la surface. Spitzberg de Jean Figerou : avant-dernier épisodelundi 30 janvier 2006
Huitième épisode de Spitzberg de Jean Figerou, où se conclut le voyage accompli par le narrateur et ses camarades autour de Svalbard. On fait face enfin à l’ours fantasmé, et on est saisi d’une prémonition. Le texte lui-même se conclura la semaine prochaine avec un épilogue. À noter aussi quelques ajouts dans la page des échos critiques, concernant Spitzberg et le texte de Saulnier publié la semaine dernière (L’Amie). N’hésitez pas à nous envoyer vos contributions. « L’Amie » de Bernard Saulnier, page Critiques, suite de « Spitzberg » de Jean Figerouvendredi 27 janvier 2006 1. Bernard Saulnier : L’Amie
Nouveau texte de Bernard Saulnier, L’Amie évoque les fluctuations d’une relation amicale du narrateur avec une jeune femme qui attend le salut dans la publication de son roman. « Y’a rien de réjouissant à montrer son orgueil dans de l’ouvrage de laissé-pour-compte », cependant. « Tu sais la nature fait pas d’artistes c’est elle l’artiste. Toi aussi dékoncrissée que tu sois tu te bats mais faut cesser. Je les vois partout les petits violents qui veulent te faire la peau. Moi j’habite le quartier des multi-poqués. Je me sens bien avec mes semblables dans l’arc-en-ciel de la misère. C’est un asile à ciel ouvert. » 2. Page Critiques Hache a donc ouvert une page Critiques, qui accueille vos commentaires sur des textes publiés (et en contient déjà quelques uns). 3. Jean Figerou : Spitzberg (7)
Costes chez Fayard, « Spitzberg » de Figerou, Gendron chez Zinc Editionslundi 16 janvier 2006 D’abord une information : Fayard publiera le 15 février un roman de Jean-Louis Costes, « Grand Père », qui reprend le thème du récit publié par Hache (Mon grand-père, immigré fasciste raciste anti-français, Hache 2001). Ensuite, et après une brève interruption…
Ensuite donc (chance !) c’est deux nouveaux somptueux épisodes de Spitzberg de Jean Figerou, qui lui non plus, certes, n’en finit pas de s’allonger. Beauté se densifiant et s’affinant encore des évocations naturelles, manoeuvres et mouillages périlleux, et inopinée et brûlante au milieu des glaces, la rencontre d’une jeune femme. Signalons aussi, dans un registre plus léger, que la nouvelle de Sébastien Gendron Le feu est une invention de gonzesse, les vrais hommes vivent dans le noir (Hache 2001) est publiée dans un format original et illustré sous le titre « Miss Acapulco » par Zinc Editions, avec une bande annonce vidéo à consulter sur le site réalisée par Sébastien Gendron… Jean Figerou : Spitzberg (4)lundi 2 janvier 2006
Jean Figerou : Spitzberg (3)lundi 26 décembre 2005
3e et particulièrement bel épisode de SPITZBERG de Jean Figerou, qui revient sur l’histoire de la fréquentation humaine sanglante de l’archipel de Svalbard. Puis l’équipage s’arrête dans une cabane, repart, accoste à nouveau. Le paysage est décrit. Le narrateur mange une pomme, fait du pain. Quand tout à coup… Ceux qui aimeraient s’y retrouver géographiquement peuvent suivre le parcours du bateau sur cette carte, avec les points de passages : Norvège (pas sur la carte), île aux Ours (pas sur la carte), cap Sörk, Hornsund, Bellsund, Van Mijenfjord, Longyearbyen, terre du Prince Charles, dépassement du 80e parallèle, Verlegenhuken. À ceux qui sont sincères et qui sont sensibles, je souhaite un 2006 moins confus que 2005, même si je crains que les éclaircissements se fassent encore un peu attendre. Jean Figerou : Spitzberg (2)lundi 19 décembre 2005
Suite de Spitzberg de Jean Figerou, qui alterne récit et contemplation et voit l’équipage, qui fait toujours cap au nord, atteindre l’archipel et le longer à l’ouest ; mettre pied à terre, prendre des risques, être méprisé. Joyeux, ou pas trop pénible selon les cas, Noël. Jean Figerou : Spitzberglundi 12 décembre 2005
Deux choses : 1. Jean Figerou : SpitzbergD’abord, début ce soir du grand poème païen euphorique SPITZBERG de Jean Figerou, journal de bord stylé d’un « voyage en Hyperborée » (après ceux de Stephane Ilinski), c’est-à-dire au nord du nord de la Norvège et donc de l’Europe, dans l’archipel de Svalbard, autour de la banquise, « immense de corps et d’échos ». On y reviendra. 2. Vos commentaires critiquesEnsuite, sans volontarisme excessif ni intention de débat, Hache s’entrouvre aux lecteurs et invite les plus attentifs d’entre vous à nous communiquer de petits textes critiques concernant des textes publiés sur le site. Parlez de ce qui vous importe. Il est probable (obscurité des critères et totale absence de justification garanties) qu’ils seront publiés dans une page ad hoc. À l’envoi, vous préciserez si votre critique, au cas où elle serait retenue, doit être publiée avec votre nom (voire email, voire lien vers votre site web) ou non. On se réjouit de vous lire. Antoine Brea : Méduses – 11e et dernier chapitrelundi 28 novembre 2005
On termine ce soir la publication de MÉDUSES d’Antoine Brea, avec, en épilogue, une lettre à Jimmy, double imaginaire du narrateur encore plus mal en point que lui, déjà apparu sous forme d’ami d’enfance, de frère, de la mort elle-même, mort lui-même et à présent interné. La lettre relate un entretien du narrateur avec le psychiatre responsable : les sentiments de celui-ci sur Jimmy et son analyse de ses troubles vitaux. Magistral, parlant, d’une ironie délectable, le chapitre apporte au roman une conclusion ambigue. Antoine Brea : Méduses – chapitre 10lundi 21 novembre 2005
Voici le très bel avant-dernier chapitre de MÉDUSES d’Antoine Brea, dense en écriture et en actions. Le narrateur, qui continue à reconnaître la mort dans le moindre de ses interlocuteurs, retrouve la « pensionnaire » (du trio précédemment évoqué), se confie à elle et lui fait un récit clé du temps de la guerre. Arrive ce qui arrive. À lire. Antoine Brea : Méduses – chapitre 8 et 9lundi 14 novembre 2005
10 000 voitures brûlées plus tard, et après une interruption d’une semaine en ce qui nous concerne, Hache reprend ses publications avec une livraison importante, soit deux nouveaux chapitres inédits de MÉDUSES d’Antoine Brea. Dans le premier, le narrateur évoque un temps mal situé où, sortant d’un séjour supposé réparateur, il envisage rendre visite à sa mère ; dans le second cette visite se confirme, se répète, devient hebdomadaire, tandis qu’un étrange trio se forme par l’adjonction d’une aide à domicile engagée par la mère. Lyrique. Antoine Brea : Méduses – chapitre 5 à 7lundi 31 octobre 2005
Suite de Méduses d’Antoine Brea avec les chapitres 5 à 7 (les deux premiers avaient été publiés en extraits, tandis que le dernier, le 7, comme tous ceux à venir, est inédit). Chapitre 5. Une nouvelle jeune fille, qui conclut la série. Montée confuse et contrainte de son désir, évoquée-perçue de façon belle et délicate, et son dénouement. Puis nouvelle rencontre du narrateur, dans le métro, avec le morbide Jimmy Namiasz, frère / ami d’enfance / amant / double halluciné du narrateur : « Dans son sommeil, les yeux de Jimmy sont éteints. De grands phalènes viennent pourtant s’y poser, qui vivent dans les excavations. Jimmy les ôte mécaniquement, il les dévore sans se réveiller ce qui fait rire tout le monde. » Chapitre 6. Le narrateur affronte Jimmy, identifié à la mort (c’est de lui que parle le narrateur dans l’extrait donné plus haut). Chapitre 7. Début de la « seconde partie » du roman. Visite du narrateur à sa mère et à son père malade (mentalement absent). La mère a un problème avec son fils, le fils avec sa mère. Le texte reprend la forme « épistolaire », d’écritures « aux personnes qui existent » : « Je ne me sentais pas bien ma mère et, comment dire, ulcéré. » Dans la langue, les écarts s’accentuent et se systématisent, à la fois précautions pour évoquer une névralgique intimité et outils pour l’approfondir et la transformer. Antoine Brea : Méduses – chapitre 4lundi 24 octobre 2005
Suite de Méduses d’Antoine Brea, avec aujourd’hui le quatrième chapitre, inédit (4 pages dans le format PDF compact proposé sur le site pour l’impression, soit une dizaine de pages en format livre). Nouvelle saillie dans la mémoire du narrateur, nouvelle femme. Le narrateur va passer quelques jours de vacances dans un pays chaud, chez une amie récemment rencontrée. Est-ce la même femme qu’une de celles déjà mentionnées, mais avant ? On ne sait pas. Mais c’est bien le même narrateur, avec sa « matière instable là-haut » ; il arrive à l’aéroport, à grand peine traverse la ville en taxi et termine le chemin à pied, peignant tout de couleurs effroyables ; puis se présente devant elle, qui ne pouvait pas venir le chercher. Antoine Brea : Méduses – chapitres 1 à 3lundi 17 octobre 2005
Glauque, toxique, informe, saisissant de lumière filtrée colorée et de pure beauté, voici Méduses d’Antoine Brea (Papillon, Hache 2000 ; Fauv, Hache 2001). C’est son plus long texte à ce jour (environ deux fois Fauv ; un livre), et c’est aussi le plus dense ; moins clos dans sa forme que les deux précédents, mais plus aventureux et plus lourd d’affects et d’invention. Le narrateur s’y débat avec des femmes, un ami d’enfance mal en point, une mère qui se dérobe, un père moribond. Tout ne va pas bien pour lui, et il n’est pas parfait. Mais le texte, qui le voit se tordre et menacer de se défaire, médusé par ces êtres comme autant de Gorgones, agrandit, creuse, transpose, donne à voir et fait rire ; c’est dans ce défi relevé et cette création, à nouveau, que réside l’exemplarité. Des extraits avaient déjà été publiés sur Hache sous le titre Sphinx, incluant les 3 premiers épisodes publiés ce soir (d’où 3 épisodes d’un coup plutôt qu’un seul). Lundi prochain, on poursuit avec de l’inédit. Paul Kodama : Derrière la vitrelundi 3 octobre 2005 Hache est de retour avec Derrière la vitre, de Paul Kodama (La Nuit du chômeur – Une histoire dont vous êtes le héros, 2004, Hache). Pas d’extrait pour ce texte, en exergue de cette annnonce, comme on fait habituellement : vous comprendrez pourquoi en le lisant. Stephane Ilinski : « Lettre à un neurologue installé »lundi 30 mai 2005
Tandis que l’incertitude gagne les esprits et fait renoncer aux projets les plus grandioses, Hache poursuit dans sa « voie de la littérature » et publie aujourd’hui lundi 30 mai 2005 Lettre à un neurologue installé de Stephane Ilinski. Confronté à ce qu’on devine être des révélations médicales préoccupantes, quoique ne le concernant pas lui-même, le narrateur de ce texte assez bref, tout en ne perdant pas un mot du discours médical savant qui lui est addressé, voit son esprit impuissant battre la campagne entre bonne blague qui rapproche et ultraviolence. Jean Figerou : Dame pipidimanche 22 mai 2005
Hache publie Dame pipi, de Jean Figerou, du même calibre, pour ceux qui s’en souviennent, que « Promenade promenée » (Hache 2004). La dame en charge des toilettes d’un jardin public parisien y assume la fonction de narrateur ; on apprend pourquoi elle n’ouvre pas toujours quand ça devrait théoriquement être ouvert, le problème avec les clochards, son ennui et ses émerveillements. Nulle sociologie, nuls « bons sentiments » ; la force gaie de la moquerie et de la vraie douceur, dans une langue pseudo-réaliste personnelle. Bernard Saulnier : Beaver et l’Américainlundi 21 mars 2005
Hache publie Beaver et l’Américain de Bernard Saulnier (Montréal), un auteur présent dès l’origine de Hache, mais dont on n’avait plus rien publié depuis l’été 2001 (le fameux été 2001). Le narrateur, bénéficiaire de l’aide sociale, s’essaie au travail : il porte des caisses, tandis que son collègue, américain, conduit la camionnette. Il raconte, songe, se plaint, se reprend, synthétise : « Je suis qu’une oreille qui écoute délirer un camionneur américain. » Une voix l’apostrophe (« Beaver ! Beaver ! ») et le défie, c’est une jeune femme dont il se souvient : « Attends j’ai encore des choses à te dire ça fait pas mal de se faire sauter le cerveau. » Il évoque un « atelier de croissance personnelle », son père ; lâche quelques confidences isolées. Un glossaire de joual (français canadien populaire parfois utilisé par Saulnier) est donné à la fin du texte.
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